Intrusions sur voies ferrées : Infrabel s’équipe en caméras thermiques
Installées sur la liaison ferroviaire la plus fréquentée de Belgique, les caméras thermiques permettent de détecter à temps les personnes qui traversent les voies ferrées et d’éviter des incidents plus graves. Focus.
En 2018, Infrabel a signalé 768 incidents inhérents à la traversée des voies ferrées, qui ont engendré 139 650 min de retards, soit une moyenne de plus de 6 h par jour sur l’ensemble du réseau. Fâcheux le plus souvent, ces incidents peuvent cependant vite devenir ingérables s’ils surviennent sur la ligne ferroviaire la plus fréquentée de Belgique, à savoir la liaison à six voies et en partie souterraine entre Bruxelles-Nord et Bruxelles-Midi (1 200 trains/jours). « Lorsqu’un incident se manifeste sur l’une de ces voies ferrées et que les trains sont immobilisés, une partie importante du réseau ferroviaire belge en est affecté », se désole Stefaan Vernieuwe, gestionnaire de projets dans le service ICT d’Infrabel.
Détection de personnes
En réponse à ce problème récurrent mettant des vies en péril et occasionnant également d’importants retards et des coûts aux contribuables, Infrabel a profité d’un programme de modernisation du tunnel inauguré en 1952 pour installer un système de détection d’intrusion. Le gestionnaire de réseaux exigeait un équipement doté d’une précision de détection de 99 %.
Le système a recours à des algorithmes de détection avancés (intégrés dans la caméra) pour déterminer s’il s’agit d’un individu, auquel cas le système active un alarme, ou bien d’un objet non ciblé tel qu’un petit animal ou un train qui passe. Lorsqu’une alarme est activée, un opérateur de la salle de contrôle peut alors amorcer un scénario automatique d’intrusion. Un tel scénario inclut des mesures telles que l’allumage des lumières à l’emplacement de la détection, l’envoi d’un message vocal à la personne à l’origine de l’intrusion, ou encore le signalement de l’intrusion à un contrôleur du trafic dans le centre de signalisation concerné. « Contrairement aux capteurs optiques, l’imagerie thermique peut détecter avec précision les individus qui traversent les voies ferrées lorsqu’il fait sombre, sur une longue distance et même dans les conditions météorologiques les plus difficiles ».
Un processus de rétroactions
Cet avantage concurrentiel permet aux opérateurs de la salle de contrôle de mieux évaluer la situation en temps réel et de décider s’ils doivent amorcer un scénario ou non. La vidéo thermique générée peut également servir à des fins ultérieures, pour l’analyse des incidents. Dès lors, les opérateurs du réseau ferroviaire peuvent identifier et prévenir plus rapidement les problèmes par retour d’expérience. Ce cercle vertueux conduisant à un fonctionnement plus sécurisé des systèmes de transport en commun.